Le village préféré des Libanais : #5 Hammana, et sa vallée « œuvre de Dieu »...
Le village préféré des Libanais : #5 Hammana, et sa vallée « œuvre de Dieu »...
Date: Monday, July 18, 2016
By: Antoine AJOURY
Source: L'orient le jour
Dans une ruelle menant vers le Midane el-Haouz (la place du point d'eau), avec une petite place flanquée d'une fontaine datant de 1923 appelée Brahimiyé, en référence à Ibrahim Pacha l'Égyptien, les badauds font la queue pour déguster les différents mets et plats cuisinés par les villageoises avec amour et fierté. Du chawarma au kaak, en passant par la confiture, le miel ou la mouné : un tableau exquis de couleurs et d'odeurs fait le bonheur des visiteurs.
En l'honneur de Nagib Abou Haïdar, une impressionnante bibliothèque publique porte aujourd'hui son nom. Elle jouxte un agréable jardin public doté d'une aire de jeux mise à la disposition des enfants et des jeunes. « L'idéal serait de voir ces jeunes choisir un livre de la bibliothèque et venir le lire sur un banc public sous le feuillage des arbres », espère ainsi Joe Hatem, un habitant du coin.
La culture occupe une place spéciale dans ce village. Outre le nombre élevé d'écoles, un centre culturel devrait voir le jour prochainement. « La Hammana Artist House sera un mélange de résidence et d'atelier d'artistes d'une part, et un endroit où viendraient se produire des artistes libanais et étrangers d'autre part », explique Robert Eid, banquier natif du village. « L'idée est de sortir du concept des festivals florissant durant l'été et d'avoir des activités permanentes tout au long de l'année, été comme hiver », précise-t-il.
Il ne faut surtout pas oublier la nature, sublime, dans laquelle Hammana est implantée. Entourée de montagnes et de hautes falaises, elle s'enracine dans une vallée qui forme une sorte de théâtre naturel. Situé dans une région riche en eau, le village bénéficie de sources d'eau naturelle, appelées chaghour, qui se jettent du haut de la montagne en formant d'impressionnantes cascades.
Jean Hatem, guide d'écotourisme à Hammana, explique que deux choix se présentent pour les amateurs d'activités sportives dans la nature : les randonnées, avec plusieurs niveaux de difficulté, sachant que le plus long chemin fait 9 km, et le canyoning, pratiqué uniquement à Hammana, Jezzine et sur l'Oronte.
« Les marcheurs apprécieront les montagnes entourant le village, avec ses sources d'eau fraîche, ses forêts de cèdres. Ils y découvriront plusieurs espèces animales, sans oublier les ruines romaines et les fossiles », précise-t-il. Quant au canyoning, il s'agit d'un sport extrême où l'on parcourt un kilomètre dans une eau glacée, en descendant trois chutes d'eau, dont la plus haute est de 30 mètres.
Du haut des falaises surplombant le village, la vue est à couper le souffle : comme enlacée par les montagnes envoûtantes qui l'entourent, Hammana, avec ses demeures aux toits de tuiles rouges, semble un cœur battant au milieu de la vallée de Lamartine, qui écrivait : « Un des plus beaux coups d'œil qu'il soit donné à l'homme de jeter sur l'œuvre de Dieu, c'est la vallée de Hammana. »
Comment y accéder ?
Date: Monday, July 18, 2016
By: Antoine AJOURY
Source: L'orient le jour
Ils
sont venus, ils sont tous là... En couple ou en famille, jeunes et
moins jeunes, villageois et touristes : personne ne veut rater le
festival de la cerise, organisé chaque année, en juin, à Hammana.
Une ambiance de fête règne dans le village. Le son de la musique, de la fanfare, les prestations des espèces de troubadours et des clowns se marient avec les cris des enfants qui courent entre les kiosques pour goûter aux différentes sortes de cerises exposées sur la place du village.
Une ambiance de fête règne dans le village. Le son de la musique, de la fanfare, les prestations des espèces de troubadours et des clowns se marient avec les cris des enfants qui courent entre les kiosques pour goûter aux différentes sortes de cerises exposées sur la place du village.
Dans une ruelle menant vers le Midane el-Haouz (la place du point d'eau), avec une petite place flanquée d'une fontaine datant de 1923 appelée Brahimiyé, en référence à Ibrahim Pacha l'Égyptien, les badauds font la queue pour déguster les différents mets et plats cuisinés par les villageoises avec amour et fierté. Du chawarma au kaak, en passant par la confiture, le miel ou la mouné : un tableau exquis de couleurs et d'odeurs fait le bonheur des visiteurs.
«
Les cerisiers ont été introduits à Hammana après la Première Guerre
mondiale, explique Imad Abi Younès, dentiste et jardinier à ses heures
perdues. Avant, les villageois plantaient des mûriers qui servaient à la
fabrication de la soie. » « L'altitude du village, supérieure à 1 000
mètres, est idéale pour les cerisiers », ajoute-t-il.
Le village de Hammana se situe à 1 150 mètres en moyenne. Lové au cœur de la montagne libanaise, à seulement 32 km de Beyrouth, son climat sec et doux en fait un centre parfait de villégiature. À l'instar de Aley, Bhamdoun et Sofar, Hammana a été, avant la guerre, l'une des destinations préférées des touristes. On y venait des pays arabes pour profiter d'une nature clémente, mais aussi et surtout pour séjourner dans un village dont les habitants, connus pour leur générosité et leur accueil chaleureux, font honneur à l'hospitalité libanaise.
Parmi les visiteurs célèbres de Hammana, Alphonse de Lamartine, qui a séjourné dans la maison des Mouqaddamine druzes, les Mezher, un palais vieux de plus de 700 ans, surplombant majestueusement le village et sa vallée, cités à plusieurs reprises dans l'œuvre du poète et homme d'État français. Après son passage, la grande vallée en contrebas de Hammana portera désormais son nom.
Le village de Hammana se situe à 1 150 mètres en moyenne. Lové au cœur de la montagne libanaise, à seulement 32 km de Beyrouth, son climat sec et doux en fait un centre parfait de villégiature. À l'instar de Aley, Bhamdoun et Sofar, Hammana a été, avant la guerre, l'une des destinations préférées des touristes. On y venait des pays arabes pour profiter d'une nature clémente, mais aussi et surtout pour séjourner dans un village dont les habitants, connus pour leur générosité et leur accueil chaleureux, font honneur à l'hospitalité libanaise.
Parmi les visiteurs célèbres de Hammana, Alphonse de Lamartine, qui a séjourné dans la maison des Mouqaddamine druzes, les Mezher, un palais vieux de plus de 700 ans, surplombant majestueusement le village et sa vallée, cités à plusieurs reprises dans l'œuvre du poète et homme d'État français. Après son passage, la grande vallée en contrebas de Hammana portera désormais son nom.
Lire sur un banc public
La bourgade subjugue toujours. Les anciennes magnaneries, d'impressionnants bâtiments qui ont été conservés, transformés en école ou en couvent, sont autant de témoins de ce que Hammana était au début du XXe siècle : un important centre de production de la soie.
Aujourd'hui, se promener entre ses vieilles maisons cachées derrière de petits jardins fleuris, dans ses ruelles ombragées par les bougainvilliers ou les pins parasols, et visiter ses anciennes églises est un pur plaisir, un must, pour découvrir le charme d'une localité toujours bouillonnante.
Contrairement à d'autres villages libanais délaissés et inhabités, Hammana regorge de vie. Ses habitants sont fiers d'y appartenir. Ils le montrent non seulement par les mots, mais grâce à leurs initiatives, comme celle de l'ancien ministre et ancien président du conseil municipal de Hammana, Nagib Abou Haïdar (1923-2001), homme visionnaire qui a imposé le respect de l'héritage architectural et du caractère ancien des maisons. Celles-ci font toujours le charme du village.
La bourgade subjugue toujours. Les anciennes magnaneries, d'impressionnants bâtiments qui ont été conservés, transformés en école ou en couvent, sont autant de témoins de ce que Hammana était au début du XXe siècle : un important centre de production de la soie.
Aujourd'hui, se promener entre ses vieilles maisons cachées derrière de petits jardins fleuris, dans ses ruelles ombragées par les bougainvilliers ou les pins parasols, et visiter ses anciennes églises est un pur plaisir, un must, pour découvrir le charme d'une localité toujours bouillonnante.
Contrairement à d'autres villages libanais délaissés et inhabités, Hammana regorge de vie. Ses habitants sont fiers d'y appartenir. Ils le montrent non seulement par les mots, mais grâce à leurs initiatives, comme celle de l'ancien ministre et ancien président du conseil municipal de Hammana, Nagib Abou Haïdar (1923-2001), homme visionnaire qui a imposé le respect de l'héritage architectural et du caractère ancien des maisons. Celles-ci font toujours le charme du village.
En l'honneur de Nagib Abou Haïdar, une impressionnante bibliothèque publique porte aujourd'hui son nom. Elle jouxte un agréable jardin public doté d'une aire de jeux mise à la disposition des enfants et des jeunes. « L'idéal serait de voir ces jeunes choisir un livre de la bibliothèque et venir le lire sur un banc public sous le feuillage des arbres », espère ainsi Joe Hatem, un habitant du coin.
La culture occupe une place spéciale dans ce village. Outre le nombre élevé d'écoles, un centre culturel devrait voir le jour prochainement. « La Hammana Artist House sera un mélange de résidence et d'atelier d'artistes d'une part, et un endroit où viendraient se produire des artistes libanais et étrangers d'autre part », explique Robert Eid, banquier natif du village. « L'idée est de sortir du concept des festivals florissant durant l'été et d'avoir des activités permanentes tout au long de l'année, été comme hiver », précise-t-il.
Théâtre naturel
Le sentiment d'appartenance est profond chez les Hammaniotes. Une fierté qu'ils transmettent de génération en génération. « J'ai vécu à Hammana, j'y travaille, je m'y suis marié et j'ai maintenant trois enfants que j'aimerais voir grandir, vivre et travailler dans ce village », explique tout sourire et avec beaucoup de fierté le cheikh druze Adel Aawar. Son cousin, le jeune Rayan, en séroual noir et calotte blanche, renchérit : « La beauté de Hammana, c'est avant tout ses habitants », mettant ainsi en valeur la convivialité dans le village entre les chrétiens, majoritaires, et les druzes.
Le sentiment d'appartenance est profond chez les Hammaniotes. Une fierté qu'ils transmettent de génération en génération. « J'ai vécu à Hammana, j'y travaille, je m'y suis marié et j'ai maintenant trois enfants que j'aimerais voir grandir, vivre et travailler dans ce village », explique tout sourire et avec beaucoup de fierté le cheikh druze Adel Aawar. Son cousin, le jeune Rayan, en séroual noir et calotte blanche, renchérit : « La beauté de Hammana, c'est avant tout ses habitants », mettant ainsi en valeur la convivialité dans le village entre les chrétiens, majoritaires, et les druzes.
Il ne faut surtout pas oublier la nature, sublime, dans laquelle Hammana est implantée. Entourée de montagnes et de hautes falaises, elle s'enracine dans une vallée qui forme une sorte de théâtre naturel. Situé dans une région riche en eau, le village bénéficie de sources d'eau naturelle, appelées chaghour, qui se jettent du haut de la montagne en formant d'impressionnantes cascades.
Jean Hatem, guide d'écotourisme à Hammana, explique que deux choix se présentent pour les amateurs d'activités sportives dans la nature : les randonnées, avec plusieurs niveaux de difficulté, sachant que le plus long chemin fait 9 km, et le canyoning, pratiqué uniquement à Hammana, Jezzine et sur l'Oronte.
« Les marcheurs apprécieront les montagnes entourant le village, avec ses sources d'eau fraîche, ses forêts de cèdres. Ils y découvriront plusieurs espèces animales, sans oublier les ruines romaines et les fossiles », précise-t-il. Quant au canyoning, il s'agit d'un sport extrême où l'on parcourt un kilomètre dans une eau glacée, en descendant trois chutes d'eau, dont la plus haute est de 30 mètres.
Du haut des falaises surplombant le village, la vue est à couper le souffle : comme enlacée par les montagnes envoûtantes qui l'entourent, Hammana, avec ses demeures aux toits de tuiles rouges, semble un cœur battant au milieu de la vallée de Lamartine, qui écrivait : « Un des plus beaux coups d'œil qu'il soit donné à l'homme de jeter sur l'œuvre de Dieu, c'est la vallée de Hammana. »
Comment y accéder ?
Hammana est à 32 km de la capitale.
À partir de Beyrouth, prendre la route de Damas jusqu'à Bhamdoun. De là, il y a deux possibilités : soit continuer vers Sofar et Mdeirej, puis prendre à gauche en direction de Hammana, soit, au centre de Bhamdoun, descendre à gauche vers Qrayé, Qobbeih, Chbaniyé, puis Hammana.
Depuis le Metn, aller de Dhour Choueir vers le Bois de Boulogne, puis prendre à droite vers Mtein-Bzebdine-Qornayel-Falougha-Hammana.
À partir de Beyrouth, prendre la route de Damas jusqu'à Bhamdoun. De là, il y a deux possibilités : soit continuer vers Sofar et Mdeirej, puis prendre à gauche en direction de Hammana, soit, au centre de Bhamdoun, descendre à gauche vers Qrayé, Qobbeih, Chbaniyé, puis Hammana.
Depuis le Metn, aller de Dhour Choueir vers le Bois de Boulogne, puis prendre à droite vers Mtein-Bzebdine-Qornayel-Falougha-Hammana.
À ne pas rater
Le palais Mezher dans lequel a séjourné Lamartine.
Le buste de Ma Hayde sur la place du village. Ma Hayde est le nom chinois du fameux docteur Georges Hatem qui fut le médecin personnel de Mao Tsé-Toung, et qui était le premier étranger à avoir été naturalisé chinois après la révolution maoïste.
Le jardin public, doté également d'une aire de jeu pour les petits.
La bibliothèque publique municipale qui rassemble plus de 13 000 volumes et qui organise régulièrement des activités variées.
Le couvent du Bon Pasteur qui fut jadis une magnanerie.
Les différentes églises du village, dont certaines sont très anciennes, comme Saint-Romanos, Saint-Jean et bien d'autres.
Les chaghours, ces sources d'eau fraîche et leurs cascades, qui font le bonheur du village.
Les restaurants, qu'ils soient près des chaghours ou qu'ils dominent le village avec une vue impressionnante.
Le buste de Ma Hayde sur la place du village. Ma Hayde est le nom chinois du fameux docteur Georges Hatem qui fut le médecin personnel de Mao Tsé-Toung, et qui était le premier étranger à avoir été naturalisé chinois après la révolution maoïste.
Le jardin public, doté également d'une aire de jeu pour les petits.
La bibliothèque publique municipale qui rassemble plus de 13 000 volumes et qui organise régulièrement des activités variées.
Le couvent du Bon Pasteur qui fut jadis une magnanerie.
Les différentes églises du village, dont certaines sont très anciennes, comme Saint-Romanos, Saint-Jean et bien d'autres.
Les chaghours, ces sources d'eau fraîche et leurs cascades, qui font le bonheur du village.
Les restaurants, qu'ils soient près des chaghours ou qu'ils dominent le village avec une vue impressionnante.
Fiche technique
Superficie : 8 km2.
Altitude : en moyenne, 1 150 m d'altitude.
Nombre d'habitants : 8 000 (davantage en été).
Président du conseil municipal : Bachir Farhat
Hôtels et restaurants : il existe actuellement une maison d'hôtes et un hôtel à Hammana. Celui-ci, le Valley View Hotel, est recommandé également pour son restaurant. D'autres hôtels se trouvent à Falougha et Bhamdoun. De nombreux restaurants orientaux et des cafés, à l'instar de Chaghour, Qasr el-Wadi et autres, sont disponibles.
Climat : froid en hiver et agréable en été, avec un taux important d'enneigement et de précipitations, d'où l'abondance des sources d'eau.
Altitude : en moyenne, 1 150 m d'altitude.
Nombre d'habitants : 8 000 (davantage en été).
Président du conseil municipal : Bachir Farhat
Hôtels et restaurants : il existe actuellement une maison d'hôtes et un hôtel à Hammana. Celui-ci, le Valley View Hotel, est recommandé également pour son restaurant. D'autres hôtels se trouvent à Falougha et Bhamdoun. De nombreux restaurants orientaux et des cafés, à l'instar de Chaghour, Qasr el-Wadi et autres, sont disponibles.
Climat : froid en hiver et agréable en été, avec un taux important d'enneigement et de précipitations, d'où l'abondance des sources d'eau.
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